Aujourd'hui, je me rends compte que mon travail se construit à partir d'images, de taches de couleur et de lignes trouvées accidentellement, qui deviennent par la suite un impulsion pour créer de nouvelles significations dans ma pratique artistique. J'associe mon intérêt pour les objets de l'environnement à des expériences d'enfance, lorsque de nombreuses trouvailles aléatoires, qui n'avaient pas toujours de sens compréhensible pour l'esprit d'un enfant, étaient complétées par des légendes et des propriétés magiques. J'ai vécu la plupart de ma vie au bord de la mer et j'ai souvent trouvé des objets curieux rejetés par les vagues. Cela pouvait être un fragment de mécanisme automobile, une ampoule bizarre, des morceaux de carreaux en granit – entre mes mains, ces débris prenaient une nouvelle vie.

 

Il est naturel pour moi d'être en recherche constante. Chaque œuvre est une sorte d'image poétique d'une poche pleine d'artefacts. Les choses trouvées et les éléments acquièrent encore une signification sacrée pour moi. Certains objets existent naturellement dans le travail, tandis que d'autres deviennent obsolètes dès le début de leur utilisation.

 

Le principal médium de ma pratique artistique est la peinture. Je crée des œuvres caractérisées par des couleurs vives et une audacieuse combinaison d'abstraction et d'art figuratif. L'une des caractéristiques clés est une image non évidente, difficile à interpréter, constituée de différents éléments. D'une certaine manière, cette technique ressemble au collage, qui, cependant, est assez proche de moi. En m'éloignant consciemment des connaissances acquises en dessin académique, je crée une composition "erronée", essayant ainsi d'exclure mon propre ego du processus, permettant à mon travail de se développer spontanément et indépendamment.

 

Mon exploration artistique se concentre sur la combinaison de la narration d'objets trouvés.

Pavel Rtue
(né en 1989)

Jeune adolescent parisien à la fin des années 90, c’est par le travail de la lettre et l’écriture qu’Olivier Swiz a fait son entrée dans la peinture. Rapidement, il développe sa pratique et forge son langage visuel dans les usines abandonnées, qu’il arpente régulièrement, équipé d’un appareil photo et de couleurs.

Les architectures de ces espaces en mutation offrent un terrain privilégié et des contraintes qui nourrissent ses expérimentations.

En marge de cette pratique « sauvage », Olivier entame dès 2008 un travail d’atelier sur des médiums variés, se jouant de la frontière entre écriture et peinture.
Mots, aphorismes, constructions, textures et architectures y forment un langage hybride, appliquant une rigueur mathématique dans la déconstruction puis la retranscription de ces références typographiques et architecturales.

L'artiste extrait de son environnement un registre formel lui servant à créer de nouveaux espaces, où les constructions classiques laissent place à une géométrie complexe et dynamique. Le travail sur toile révèle des territoires aux volumes fragmentés, tranchés de manière nette par des lignes radicales.

Stimulé par les variations d'échelle dans son oeuvre, Olivier produit des interventions murales monumentales répondant à la configuration des lieux et en modifiant la perception.
Elles en reprennent les angles, les points de fuite, le registre de couleurs pour que chaque œuvre soit nourrie de son support.

Les structures en bois ou métal élaborent des strates, invitant le spectateur à la circulation en se déplaçant devant les œuvres pour se frayer un chemin, en percevoir les parties cachées ou invisibles, les portes entrouvertes. Elles sont conçues dans le but de générer de nouveaux espaces sous-terrains reposant sur la notion de recouvrement et les volumes évidés donnent à voir tant qu'ils dissimulent.

Récemment, Olivier a intégré le collage à son processus de travail.
Les papiers et plans glanés dans des usines abandonnées génèrent de nouvelles gammes colorées, rythment les œuvres et font écho aux constructions.
Chaque pièce de son œuvre peut alors être perçue comme une piste énigmatique, l'élément d'un plan imaginaire ou d’un alphabet asémique à déchiffrer.

Olivier Swiz
(né en 1983)

Novembre
2024

" Interférences "

Olivier Swiz & Pavel Rtue

 

Le phénomène physique de l'interférence fait référence au chevauchement des ondes pour en amplifier ou atténuer l’intensité. 

L’exposition réunit les œuvres de deux artistes qui créent leurs oeuvres par la superposition successive de couches de peinture et de textures. 

Leur approche est basée sur l’exploration intuitive des interactions entre différents éléments, où chaque nouvelle couche entre en dialogue avec la précédente, la masquant partiellement ou au contraire, la révélant.

Cela se manifeste par la combinaison et l'agencement empirique de couleurs, formes et textures, aboutissant à une composition unique. 

Le résultat final est toujours imprévisible, car les artistes répondent aux changements qui se produisent au cours du processus.

Les œuvres représentent une recherche d'harmonie entre les différentes strates et éléments, résultant en une structure visuelle complexe. 

Parfois, le résultat reste inattendu même pour les artistes eux-mêmes : le sens peut ne pas se révéler immédiatement et nécessiter du temps ou une nouvelle expérience pour être pleinement appréhendé.

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